Entre la prise renforcée, la borne murale et les options triphasées, difficile de s’y retrouver quand on veut simplement recharger sa voiture électrique à la maison sans faire disjoncter toute la maison. Et pourtant, c’est une question essentielle, car choisir la bonne puissance électrique, c’est garantir une recharge rapide, économique et sécurisée. Alors, quelle puissance de compteur faut-il pour recharger son véhicule électrique chez soi ? On t’explique tout de façon simple, claire et sans jargon.
Sommaire :
Recharger chez soi : une solution pratique, mais pas plug and play
Recharger une voiture électrique à la maison, c’est souvent l’option la plus pratique. Plus besoin de chercher une borne libre dans son quartier ou de perdre du temps au supermarché à attendre que ça charge. Mais attention : une voiture électrique n’est pas un grille-pain. Elle demande beaucoup plus d’énergie, et donc une installation adaptée.
La puissance du compteur électrique doit toujours être supérieure à celle de la borne de recharge.
Si tu branches ta voiture sur une prise classique sans précaution, non seulement la recharge sera extrêmement lente, mais tu risques aussi de surcharger ton installation. Résultat ? Ça disjoncte. Voire pire : ça chauffe.
C’est pourquoi il est essentiel de comprendre la relation entre la puissance de ton compteur, celle de ta borne de recharge et la capacité de ton véhicule.
Compteur, borne, voiture : comment tout ça s’aligne ?
Tu veux recharger une voiture électrique ? Commence par regarder la puissance souscrite de ton compteur électrique, exprimée en kVA. En face, ta borne de recharge exprimera sa puissance en kW. Bonne nouvelle : 1 kVA = 1 kW en courant monophasé. Il te suffit donc de prévoir un peu de marge au compteur par rapport à la borne pour éviter les coupures.
Autre élément à prendre en compte : la capacité du chargeur embarqué de ton véhicule. Même si tu installes une borne super puissante, ta voiture n’ira pas forcément plus vite : elle est limitée par ce qu’elle peut encaisser.
Prenons un exemple. Une Tesla Model Y peut accepter jusqu’à 11 kW en courant alternatif. Si tu installes une borne de 22 kW, tu n’iras pas plus vite que 11. Inversement, si tu roules en Renault Zoé (modèle 22 kW), tu pourras exploiter toute la puissance d’une borne triphasée… à condition que ton compteur suive.
Même logique avec une Volvo XC40 Recharge à découvrir : ce SUV 100 % électrique, pourtant puissant, limite sa charge AC à 11 kW. Autrement dit, même si tu investis dans une wallbox 22 kW, le véhicule ne dépassera pas cette limite. C’est le chargeur embarqué du véhicule qui fixe la règle du jeu.
VOIR AUSSI : Opel Astra : pourquoi acheter cette voiture d’occasion ?
Quelle puissance de borne choisir en fonction de sa situation ?
Chaque foyer n’a pas les mêmes besoins. Certains roulent peu, d’autres parcourent 100 kilomètres par jour. Certains ont un chauffage électrique, d’autres cuisinent au gaz. Ce sont autant de paramètres à prendre en compte avant de choisir sa borne.
Voici un tableau synthétique pour y voir plus clair selon ta configuration :
Type de borne | Puissance (kW) | Installation requise | Temps de recharge (batterie 50 kWh) | Pour qui ? |
---|---|---|---|---|
Prise domestique | 2,3 | Aucun changement | 20 à 25 heures | Recharge d’appoint, très petits trajets |
Prise renforcée (Green’Up) | 3,7 | Circuit dédié | 13 à 15 heures | Hybride rechargeable, petits véhicules urbains |
Wallbox monophasée | 7,4 | Compteur ≥ 9 kVA | 6 à 8 heures | Usages quotidiens, recharge la nuit |
Wallbox triphasée | 11 à 22 | Compteur ≥ 12 ou 24 kVA | 2 à 5 heures | Gros rouleurs, SUV électriques, recharge rapide |
Tu le vois : plus la borne est puissante, plus il faut un compteur adapté. Et plus la recharge est rapide. Mais ce n’est pas une course à la puissance : il faut simplement adapter le matériel à ton usage réel.
Prise classique, renforcée ou borne murale : que choisir ?
Voici un petit comparatif des solutions de recharge à domicile :
Type de recharge | Avantages | Inconvénients | Idéal pour |
---|---|---|---|
Prise domestique (2,3 kW) | Aucune installation nécessaire | Très lente, pas sécurisée, risque de surchauffe | Recharges d’appoint occasionnelles |
Prise renforcée (3,7 kW) | Installation simple, recharge lente mais fiable | Recharge toujours relativement lente | Hybrides rechargeables, petits trajets quotidiens |
Borne murale 7,4 kW (wallbox) | Recharge rapide, programmable, sécurisée | Nécessite un professionnel IRVE pour l’installation | Usage quotidien, recharge la nuit, maison avec compteur 9-12 kVA |
Borne 11 ou 22 kW | Recharge très rapide (surtout en 22 kW) | Coût plus élevé, compteur triphasé obligatoire | Gros rouleurs, batteries importantes, installations triphasées |
VOIR AUSSI : Les voitures tout-terrain populaires du moment
Monophasé ou triphasé : quelles conséquences pour la recharge ?
Le temps de recharge étant une donnée importante dans la décision, voici une comparaison indicative de que ce vous pouvez attendre de chaque solution :
Puissance de la borne | Type de courant | Temps de recharge estimé (50 kWh) |
---|---|---|
2,3 kW (prise classique) | Monophasé | 20 à 25 heures |
3,7 kW (prise renforcée) | Monophasé | 14 à 16 heures |
7,4 kW | Monophasé | 6 à 8 heures |
11 kW | Triphasé | 4 à 5 heures |
22 kW | Triphasé | 2 à 3 heures |
⚡ Bon à savoir : La puissance maximale de votre borne n’est utile que si votre voiture peut l’accepter. Installer une borne 22 kW pour une voiture qui ne dépasse pas 7,4 kW… n’aura aucun intérêt.
Recharger de jour ou de nuit : ce n’est pas la même chose
Un facteur souvent négligé, c’est l’horaire de la recharge. Si tu branches ta voiture le soir avant de te coucher et que tu ne la reprends qu’au matin, tu peux te permettre une puissance de charge modérée. Une borne de 7,4 kW fera largement le job pendant la nuit.
En revanche, si tu veux recharger rapidement en journée, alors que d’autres appareils consomment déjà pas mal (chauffe-eau, plaques, lave-linge…), il faut anticiper. Dans ce cas, il peut être nécessaire d’augmenter la puissance de ton compteur électrique, voire de passer au triphasé pour accueillir une borne plus performante.
Et là, EDF ou Enedis peuvent intervenir, moyennant un petit surcoût.
VOIR AUSSI : Ford C-Max : pourquoi choisir cette voiture d’occasion ?
Attention à l’installation électrique existante
Tu vis dans une maison ancienne ? Tu as une installation un peu vétuste ? Avant de foncer sur une wallbox dernier cri, assure-toi que ton tableau électrique est aux normes. Un professionnel IRVE (infrastructure de recharge de véhicule électrique) saura diagnostiquer l’état de ton installation et te proposer une solution fiable.
Il pourra aussi te conseiller sur des options intelligentes comme le délestage, qui permet de moduler automatiquement la puissance de charge selon les besoins du foyer à l’instant T. Pratique pour éviter de faire disjoncter le compteur si tu fais tourner le four pendant que la voiture charge.
Faut-il absolument augmenter la puissance de son compteur ?
Pas forcément. Tout dépend de ton usage. Si tu recharges uniquement la nuit, pendant les heures creuses, une borne de 7,4 kW couplée à un abonnement 9 ou 12 kVA suffit dans la majorité des cas. Tu profites d’un tarif avantageux et tu évites les pics de consommation.
Mais si tu prévois plusieurs recharges dans la journée, ou que tu as plus d’un véhicule électrique à la maison, là, il faudra penser à élargir la capacité de ton compteur. Voire à installer une deuxième borne, ou une borne double. Encore une fois, le professionnel IRVE est ton meilleur allié pour bien calibrer ton installation.
Quel coût pour l’installation d’une borne de recharge ?
Là aussi, il faut distinguer deux postes : le matériel et l’installation. Une wallbox coûte entre 500 et 1 500 €, selon la puissance et les options connectées. L’installation, elle, varie entre 400 et 1 200 €, selon la configuration de ton logement (distance avec le tableau, type de mur, mise aux normes…).
Bonne nouvelle : tu peux bénéficier de plusieurs aides, comme le crédit d’impôt à hauteur de 300 €, ou une TVA réduite à 5,5 % si l’installation est faite par un professionnel IRVE. Et certaines collectivités locales ou syndicats d’énergie proposent des subventions supplémentaires.
Voici donc une fourchette indicative :
- Prise renforcée : 80 à 300 €
- Wallbox 7,4 kW : 500 à 1 500 € (hors pose)
- Installation IRVE : 400 à 1 200 € selon la complexité
- Crédit d’impôt : jusqu’à 75 % du montant, dans la limite de 300 €
- TVA réduite à 5,5 % si vous faites appel à un professionnel IRVE
VOIR AUSSI : Jeep Wrangler 2025 : le 4×4 iconique se réinvente
Et si je veux recharger deux véhicules à la maison ?
Dans ce cas, deux solutions :
- Une borne double ou deux bornes indépendantes (puissance plus élevée nécessaire).
- Une borne intelligente avec délestage, qui répartit la puissance entre les deux voitures sans faire disjoncter votre installation.
Pensez également à programmer les recharges en décalé, surtout si vous bénéficiez des heures creuses EDF, très avantageuses pour limiter le coût.
En conclusion : quelle puissance électrique faut-il pour recharger chez soi ?
Il n’existe pas une seule bonne réponse, mais des cas de figure adaptés à chaque profil :
- Tu roules peu et tu es patient ? Une prise renforcée à 3,7 kW peut suffire.
- Tu veux recharger chaque nuit sereinement ? Opte pour une borne 7,4 kW, avec un compteur à 9 ou 12 kVA.
- Tu as un gros véhicule, tu fais beaucoup de kilomètres, ou vous êtes deux à la maison à rouler électrique ? Il est temps de penser triphasé et borne 11 à 22 kW.
Le bon réflexe, c’est de partir de tes usages réels et de faire appel à un professionnel pour affiner ton besoin. Car au final, mieux vaut une recharge adaptée à ton quotidien qu’une borne surdimensionnée et inutilement coûteuse.